Reportage
Baladar, le mollah qui monte
Tandis que la shura opère comme un politburo qui détermine les grands axes de la stratégie de l’insurrection, le mollah Baradar est l’homme du terrain. C’est lui qui supervise les attaques, arbitre les disputes entre les commandants, sillonne l’Afghanistan pour donner ses consignes. Il conseille aux combattants de planter de plus en plus de «fleurs» (les engins explosifs) ou de concentrer leurs attaques sur les petits convois. Nouveauté chez les talibans, il aurait aussi prévenu qu’il tiendra ses hommes pour responsables de la mort de leurs compagnons, afin de renforcer leur solidarité. On murmure enfin qu’il serait plus «ouvert» que nombre de ses congénères de Quetta. Selon Maulvi Rahmani, ancien taliban qui vit à Kaboul, en 2004, le mollah Baradar aurait autorisé une délégation de talibans à approcher le président Karzaï avec une offre de paix qui a tourné court. Considéré comme l’un des hommes les plus proches du mollah Omar, qui se cantonnerait plutôt à un rôle spirituel, il serait aujourd’hui le plus apte à conduire des négociations avec le gouvernement de Karzaï.