Reportage

Pourquoi Karzaï veut avancer la présidentielle

Pour justifier ce changement, Hamid Karzaï invoque la Constitution, selon laquelle l’élection présidentielle doit se tenir entre trente et soixante jours avant l’expiration du mandat du chef de l’Etat. Le mandat en cours s’achevant le 21 mai, le scrutin devrait donc légalement se tenir avant le 21 avril.

La commission électorale invoque, elle, des considérations pratiques : en avril, les zones montagneuses seront encore sous la neige et les 17 000 soldats américains promis en renfort par Barack Obama ne seront pas encore déployés. Les Américains, sans l’aide desquels il serait impossible d’assurer la tenue des élections, ont ainsi fait savoir qu’ils préféraient l’option du mois d’août. L’opposition à Karzaï s’est aussi insurgée contre cette volonté de modifier le calendrier électoral, dénonçant une manoeuvre visant à conforter les chances de réélection d’un président qui se sait de plus en plus impopulaire et que Washington n’a pas ménagé dans ses critiques. Si le nouveau calendrier proposé par Karzaï était mis en application, les candidats qui veulent se présenter contre lui n’auraient pas le temps nécessaire pour organiser leur campagne. Ainsi s’explique sans doute l’inattendu formalisme constitutionnel du président sortant.